Archives Mensuelles: mars 2012

Entrée #7 Étude du texte de Gilles Lipovetsky.

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La Séduction à la carte.

Pour ce nouveau billet, j’ai choisi de parler du texte de Gilles Lipovetsky sur le principe de séduction dans la société par la prolifération des choix grâce à l’abondance,  la profusion des produits, des biens, des images, des services grâce à une grande diversification. Cette surmultiplication des choix qui s’offrent à nous, la personnalisation devenue possible de nos vies entrainent inéluctablement la tentation.

Lipovetsky affirme que : « La séduction n’a rien à voir avec la représentation fausse et l’aliénation des consciences, elle est ce qui agence notre monde et le remodèle selon un procès systématique de personnalisation ». Et cette affirmation va surement évoluer encore davantage dans le temps car les nouvelles technologies et le marché diversifient de plus en plus les biens et les services. Par exemple, d’après certaines études, d’ici 6 ou 7 ans, nous aurions besoin de 150 chaînes câblées pour nous satisfaire. Personnellement je trouve cela démesuré : j’ai eu pendant 2 mois 50 chaînes supplémentaires grâce à ma box et pourtant j’en ai regardé 2 ou 3 au maximum et de façon exceptionnelle.

De plus, que ce soit dans l’enseignement scolaire avec le travail indépendant et l’auto-évaluation, l’éducation des enfants avec des nouvelles permissions et une nouvelle écoute des désirs des enfants et adolescents, les jeux vidéos avec une prolifération des possibilités ludiques et interactives, les médias, la médecine ou encore le sport, les moeurs ont « basculé dans la logique de personnalisation » et de diversité.

En effet, la société d’aujourd’hui a besoin de sentir qu’elle peut personnaliser sa vie et ses envies. La tendance n’est plus à la standardisation mais plutôt à la différenciation à la fantaisie. La culture post-moderne est donc basée sur l’émancipation individuelle et la séduction est là pour permettre une « socialisation souple, tolérante, attachée à personnaliser-psychologiser l’individu ».

 

Entrée #6 99 francs : La publicité et l’Hyperconsommation

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Le film 99 francs réalisé par Jan Kounen est l’adaptation du livre autobiographique écrit par Frédéric Beigbeder qui dénonce les dérapages cyniques du monde de la pub dans la société de consommation et le fait que nos vies sont totalement réglées par la pub.

Certaines citations du film nous font énormément réfléchir sur la société de consommation dans laquelle nous sommes, et pour la plupart nous en sommes conscient mais vivons dedans quand même.

Le film commence par : « Tout s’achète. L’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. Surtout moi. L’homme est un produit comme les autres. Je suis publicitaire. Je suis de ce qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, bonheur parfait retouché sur Photoshop. Vous croyez que j’embelli le monde ? Perdu. Je le bousille. Tout est provisoire. L’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. Surtout moi. »

Puis après quelques minutes : « Quand, à force d’économies, vous réussissez à vous payer la bagnole de vos rêves… je l’aurai déjà démodée.… Je m’arrange toujours pour que vous soyez frustré… Je vous drogue à la nouveauté… il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente… Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas… »

99 francs offre une description certes caricaturée, mais réaliste du milieu publicitaire, et analyse les dégât sur la société. Il montre que notre inconscient est rythmé par la publicité et montre par quels moyens et méthodes les publicitaires manipulent les consommateurs, afin de nous faire acheter des objets dont on n’a pas nécessairement besoin.

Par exemple, une séquence du film montre une mère de famille qui fait ses courses au supermarché avec ses deux enfants et qui hésite entre deux marques de yaourts. Elle se remémore alors la publicité du yaourt Starlight volontairement niaise et superficielle réalisée par Octave et la femme va finir par choisir ce yaourt manipulée par la publicité.

On aperçoit également une séquence semblable à la scène de l’ameublement IKEA virtuel de l’appartement de Tyler dans Fight Club lorsque Octave s’habille pour aller travailler. On y voit la marque et les prix de ses vêtements comme s’il était dans un magazine avec l’addition finale du prix de son costume démesurément cher.

Car comme le montre Jean Beaudrillard dans son texte sur la société de consommation, l’objet n’a plus de fonction utilitaire il est directement lié à la recherche du statut social et l’objet en devient l’incarnation du bonheur.

99 francs est un film drôle, cynique, un peu trash parfois qui nous permet de prendre conscience du monde absurde et superficiel dans lequel nous vivons et de la société qui veux nous faire consommer encore et encore.